Chateaubriand, Ingres & I

 

Mes aïeux Constantin et Nanine Stamaty arrivent à Rome en 1802. Konstantínos Stamátis de son vrai nom, est un grec de Constantinople. Ayant été agent secret au service de la France après la Révolution, il est envoyé à Civitavecchia en tant que consul. Alors qu’ils attendent leur premier enfant, ils font la connaissance de François-René de Chateaubriand, fraîchement arrivé au poste de secrétaire d’Ambassade. Ils lui demandent d’être le parrain de leur fille née en 1803 et de la nommer. Prenant ce rôle à coeur, il l’appelle “Atala” comme son héroïne tragique de la nouvelle du même nom.

Quelques années plus tard, les Stamaty rencontrent Jean-Auguste-Dominique Ingres, qui deviendra le maître de peinture d’Atala, mais aussi son père nourricier quand Constantin meurt en 1817.

Au Louvre se trouve un dessin d’Ingres représentant cette famille. Il est très souvent rapporté que le visage d’Atala-enfant aurait servi de modèle pour le visage de La Grande Odalisque. A l’âge de 15 ans, Atala épouse Michel-Augustin Varcollier. Le couple s’installe à Paris. Par la suit e Michel-Augustin devient chef de la div ision des be aux-arts à la préfecture de la Seine. Atala sera peintre-copiste.

Un demi-siècle plus tard, mon arrière grand-père alors âgé de 15 ans part de Saint-Malo à pied pour rejoindre les armées du pape à Rome et devenir zouave pontifical. De retour à Paris, il épouse la petite-fille d’Atala Stamaty.

Ces histoires m’ont toujours été racontées comme la genèse de ma famille, côté paternel. Ces récits ont produit ma mythologie familiale. En hommage, et parce que j’aime ce prénom, j’appelle ma fille Atala.

Dans « Chateaubriand, Ingres & I » je réalise des autoportraits reprenant les poses des membres de la famille Stamaty sur le dessin de J-D-A Ingres (La Famille Stamaty, Le Louvre). J’embosse ou grave en grattant le papier les tirages des textes extraits de la nouvelle de Chateaubriand: Atala, ou des passages des “Mémoires d’outre-tombe”.

La famille Stamaty, Jean-Auguste-Dominique Ingres. Le Louvre, Paris.

Ingres and Chateaubriand have always played an important role in Armelle Kergall’s family.

The Stamaty family  (7 generations’s ancestors of Armelle Kergall )arrived in Rome in 1802. While expecting their first born, Constantin & Nanine Stamaty met François-René de Chateaubriand, the famous Romantic writer who, at that time was widely known for his success «Le Génie du Christianisme». They ask Chateaubriand to be their daughter’s godfather and name her. Taking his role to heart, he decided to name her after one of his heroines: Atala.

Later, the family go on to meet Jean-Auguste- Dominique Ingres who will become Atala’s painting master but also her foster father at Constantin’s death in 1817. This story has always been told as the genesis of the Kergall family.

 Here I create self-portraits using the poses of the members of the Stamaty family on the drawing by J-D-A Ingres (La Famille Stamaty, Le Louvre). I emboss or engrave by scratching the paper the prints of the texts extracted from Chateaubriand's short story: Atala, or passages from "Mémoires d'outre-tombe".

She collaborates with calligrapher Haruka Imako in different performances. While Armelle reads a passage from François-René de Chateaubriand's books, Haruka calligraphies on a self-portrait the text read translated into Japanese.

 
 

Installation part of the exhibition "Anatomy of a French family/ investigation in progress