EXEMPLES DE LENTICULAIRES tirés de la série “FACE TO FACE”

 
 
 

« Notre visage est fait de tous nos ancêtres. On a le nez d’une grand-mère et les yeux d’un grand-oncle. Ces gens ne sont plus rien mais ils sont en nous, sur notre visage et dans notre esprit. Nous sommes comme une sorte de maillon dans une chaîne ».

Christian Boltanski

 
 

Les portraits à deux visages que présente ici Armelle Kergall sont dans la continuité de ses projets précédents. Elle y utilisait déjà des photos trouvées dans ses archives et dans celles de son grand-père disparu pour parler de mémoire et d’héritage familial. L’autoportrait est aussi un fil conducteur dans son travail. 

Elle se sert ici des portraits « officiels » pris chez le photographe et trouvés dans une malle ayant appartenu à sa grand-mère paternelle. Pris entre 1870 et 1960, ils sont imprimés avec soin sur d’élégants papiers épais, des cartes rigides ou des cartes postales. Ils sont datés, annotés et conservés précieusement. Mieux qu’une image trouvée dans un paquet de photos, ils font perdurer le souvenir de ces aïeux dans la mémoire familiale.

Quand on se trouve à droite de l’œuvre on voit un visage en noir et blanc; quand on est à gauche, un visage en couleur. De face, on distingue une image hybride mélangeant les deux portraits. Elle confectionne ces « lenticulaires » à la main. Nous passons d’images analogiques prises au tout début de la démocratisation de la photographie à des images contemporaines, réalisées indifféremment avec tous types d’appareils - allant d’un smartphone à l’Hasselblad.

Nous traversons le temps et les générations en deux pas sur le côté. Ce qui reste, ce sont les similitudes dans les poses, le lien avec le photographe dans le regard du sujet. Ces lenticulaires soulignent l’idée d’héritages multiples, mais aussi qu’à 150 ans d’écart, nous ne sommes que des humains traversés par les mêmes émotions.

 
 

«Our faces are made of all our ancestors. We have a grandmother’s nose and great-uncle’s eyes. These people do not exist any longer but they are still inside ourselves, on our face and in our mind. We are nothing more than a link in a chain. »

Christian Boltanski

 

FACE TO FACE

The two-faced portraits presented here by Armelle Kergall are a continuation of her previous projects. She already used photos found in her own archives and those of her late grandfather to talk about memory and family heritage. The self-portrait is also a common thread in her work.  

Here she uses «official» portraits taken by professional photographers that she found in a trunk that belonged to her paternal grandmother. Most of them, taken between 1870 and 1960, are printed on elegant thick paper, hard cards or postcards. They are dated, annotated and carefully preserved. Better than an image found in a pack of photos, they keep the memory of these forefathers alive in the family memory.

 In this series, she combines these photographs with her self-portraits to create a series of two-faced portraits. When you are on the right side of the work you see a black and white face, when you are on the left a color face. From the front, you can see a hybrid image mixing both portraits. We go from analog images taken at the beginning of the use of photography to contemporary images, taken with any kind of camera - either a smartphone or a Hasselblad. We cross time and generations in two side steps.

What remains are the similarities in the poses, the link with the photographer in the gaze of the subject, and the physical resemblance of Armelle Kergall with her ancestors. These lenticulars suggest this idea of multiple inheritances, but also that - at 150 years apart - we are only humans crossed by the same emotions.